À quand un fédéralisme à double sens?
Le Canada est un pays officiellement bilingue qui compte plusieurs importantes communautés francophones à l’extérieur du Québec (Acadiens, Franco-Ontariens, Fransaskois etc..). Le nombre de francophones (6,8 millions selon le recensement de 2001) représente22 % de la population canadienne. Langue officielle au Québec, le pourcentage de francophones grimpe à plus de 80 %...Il n’est donc pas étonnant que ce peuple québécois qui de par sa langue, ses origines française, son histoire, et sa culture en font une nation distincte.
De surcroît l’ambition souverainiste de presque la moitié de sa population illustre profondément l’échec du Canada en tant que nation. À deux reprises le pays a failli sombrer et à deux fois, de justesse le non l’a remporté. Dans un contexte aussi vif et instable que celui du Canada et au vu des prochaines élections provinciales qui pourraient remettre le PQ (parti souverainiste au pouvoir) et les élections fédérales qui replaceraient un autre gouverne ment conservateur anglophones boudés au Québec sur la scène du pouvoir fédéral, l’avenir me paraît plus qu’incertain. Je n’ai pas vécu l’expérience d’un référendum encore mais la tension 11 ans après est encore palpable. Les familles sont encore divisées sur cette question et la hantise d’une éventuelle séparation refait surface.
Je suis un immigrant francophone qui a décidé de s’installer au Canada plus précisément au Québec parce que je veux vivre en français, je ne peux que comprendre la frustration des québécois et aussi des souverainistes parce que ce pays est loin d’être bilingue. Si le Canada veut à tout prix garder le Québec et que les canadiens hors provinces tiennent tant à nous garder avec eux (comme ce fut le cas lors de la mobilisation monstre à Montréal des partisans du Non venus des quatre coins du pays) ils vont devoir changer complètement de stratégie. Il faut nécessairement remodeler notre modèle de fédéralisme. Je me suis profondément canadien et francophone. Je crois en une fédération dans un contexte de mondialisation effrénée. je crois en l’unité. Mais pour ce faire le Français en tant que langue officielle doit trouver sa place d’honneur. Il est inconcevable qu’en 2007 nous ayons encore des ministres qui ne soient pas bilingues. Au Québec l’anglais est enseigné dés le plus jeune âge.
Il est inconcevable que mes compatriotes anglophones n’apprennent pas le français au primaire ni au secondaire d’ailleurs. Il est inconcevable que certains services gouvernementaux ne soit pas propose dans les deux langues. Le bilinguisme est l’essence de notre nation. Parce que nous formons ensemble une richesse incroyable et peu commune.
Au Québec je vis totalement dans le bilinguisme et si ce n’est la révolution tranquille et le réveil de la nation québécoise et de ses lois qui protègent le Français, la situation de notre langue ne serait pas celle que l’on connaît. Je ne veux pas d’un Québec qui se définit par son origine française et donc ethnique, je veux un Québec fier et ouvert sur le monde .
Fier de son histoire qui n’oublie fier de sa spécificité et qui a sa place au sein de la Fédération Canadienne. Comme la plupart des immigrants francophones, je me retrouve entre le marteau et l’enclume. Mais si nos compatriotes ne changent pas de cap, j’ai bien peur que la souveraineté soit la solution..
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