50 eme anniversaire de la République Tunisienne :Le germe n’a pas encore fleuri

Il ya cinquante et après des décennies de combats et de lutte contre l’occupation colonialiste, le peuple tunisien se donne une Constitution. Ce n’est pas notre première constitution mais cette date restera ancrée dans la mémoire de tout Tunisien parce qu’elle représente l’aboutissement de notre identité.

Ces Tunisiens ont décidé de faire l’Histoire en instaurant un régime Républicain et de mettre un terme à une monarchie d’origine ottomane décadente. Créer un pays régi par l’amour de sa patrie et la contribution de tous. Égaux devant la Loi.

Ce projet essentiel si on veut comprendre notre spécificité ne doit jamais tomber aux oubliettes et surtout n’oublions jamais le grand Homme derrière cette vision, Bourguiba.

Et je retiens de cette constitution ces 5 articles qui sont selon moi l’essence de ma tunisianité .

Article premier - La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain ; sa religion est l'Islam, sa langue l'arabe et son régime la république.

Article 2 - La République Tunisienne constitue une partie du Grand Maghreb Arabe, à l'unité duquel elle œuvre dans le cadre de l'intérêt commun

Article 5 - La République Tunisienne garantit l'inviolabilité de la personne humaine et la liberté de conscience, et protège le libre exercice des cultes, sous réserve qu'il ne trouble pas l'ordre public.

Article 8 - Les libertés d'opinion, d'expression, de presse, de publication, de réunion et d'association sont garanties et exercées dans les conditions définies par la loi.
Le droit syndical est garanti.

Article 15 - La défense de la patrie et de l'intégrité du territoire est un devoir sacré pour chaque citoyen


Il y a cinquante ans, un rêve, un projet commun est né, celui de donner à notre peuple les moyens et les outils pour bâtir un pays libre souverain et surtout fier de sa contribution dans l’histoire de l’Humanité.Et ce rêve commun nous l’attendons toujours. Nous attendons que cette graine plante il y a 50 ans dans notre conscience collective puisse germer.

50 ans après la conscience Républicaine est en danger. Et il est d’autant plus urgent de la célébrer de se rappeler de cette Constitution qui a bâti un État Moderne et créer des institutions qui pourraient fonctionner .Mais sans le peuple ces institutions ne servent à rien. Elles ont été mises en place pour nous en attendant qu’un jour nous puissions en jouir et de ce fait jouir de nos Droits, de cette liberté tant rêvée mais que nous n’assimilons pas encore.

Alors que l’état de Droit principe fondateur de notre pays est remis en question chaque jour, comme il ya cinquante ans, des hommes et des femmes républicains, qui porte en eux un amour du pays viscéral se battent pour protéger ce petit lopin de terre qui attends toujours de voir la graine surgir du sol. Comme des soldats au garde à vous, ils protègent notre jardin secret. Et c’est à eux que je pense en cette journée de mémoire.

Mais au final c’est à nous tous de prendre conscience de ce cadeau que nous avons de ces textes sans équivoque qui ont été modifiés mais qui gardent l’essence même de notre rêve.
Mais sans confiance en soi et dans la Société qui nous a vus naitre rien n’est possible

Il faut arrêter avec ce discours réducteur, insultant, nous méritions le meilleur de ce que l histoire veut bien nous accorder. Nous ne méritons pas ce que nous vivons. L’Histoire de ces 50 années de liberté relative certes mais de souveraineté en tant que pays nous démontre à chaque jour que malgré la situation de notre région et du monde arabe, la Tunisie continue de marcher, elle boite oui mais elle marche, elle résiste parce que nos bases sont solides parce nous avons la plus grande force et ce depuis 3000 ans : NOUS. Notre richesse nationale c’est le potentiel humain c’est vous et moi, c’est notre admirable adaptabilité, notre persévérance, notre amour aussi du travail bien fait .Carthage vivait de cela, la Tunisie de demain le sera aussi.


Alors mes chers compatriotes , je vous demande de croire d’avoir foi en vous pour que nous puissions tous ensemble un jour se faire confiance et veiller à ce que cet arbre , plus grand que jamais puisse enfin nous protéger .

Et à l’entrée de ce jardin retrouvé j’écrirais en lettre d’or cette phrase de notre poète national :

« Idha chaabou yawmen arada el haya fe lai bodda ene yestejiba el Qadar »