samedi, décembre 15, 2007

Procés du groupe salafiste Tunisien*

TUNIS - Le procès d'un groupe de salafistes djihadistes tunisiens impliqués dans des affrontements armés avec les forces de l'ordre, a été émaillé samedi d'incidents qui ont semé par moments la panique dans la salle d'audience. Il a été marqué par le retrait d'un grand nombre des avocats de la défense.

Trente prévenus, la plupart jeunes, comparaissaient devant la quatrième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de chefs d'inculpation passibles de la peine capitale pour 29 d'entre eux.

Ils ont été arrêtés après des accrochages armés fin décembre et début janvier derniers près de Tunis, qui ont causé la mort d'un militaire, d'un agent de police et de 12 membres du groupe salafiste, selon un bilan officiel.

Selon les autorités, le noyau du groupe baptisé "Soldats d'Assad Ibn Fourat", du nom d'un chef de guerre arabe, composé de six personnes, cinq Tunisiens et un Mauritanien, s'était infiltré par la frontière algérienne, avec des armes. Il aurait eu des liens avec l'ex-groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) converti en branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Les prévenus sont accusés notamment de "complot contre la sûreté intérieure de l'Etat", de "tentatives d'attaques préméditées visant à renverser le régime" et d'"incitation de la population à s'entretuer".

Il leur est également reproché leur appartenance à une organisation ayant opté pour le terrorisme pour réaliser ses desseins, d'avoir suivi des entraînements militaires pour commettre des crimes terroristes et d'avoir procuré des explosifs, des munitions et autres matériels similaires au profit de cette organisation.

Les troubles ont éclaté dans la salle lorsque le président du tribunal a tenu à donner lecture de l'acte d'accusation, alors que le doyen Béchir Essid et d'autres avocats réclamaient un nouveau report du procès "pour permettre à la défense d'accomplir convenablement sa mission dans une affaire aussi grave".

Des scènes de désordre ont suivi le retrait d'une vingtaine d'avocats en signe de protestation contre l'attitude du juge.

Des membres de familles de prévenus scandaient "Allah akbar" (Dieu est grand), tandis que plusieurs accusés montaient sur les bancs sur lesquels ils étaient assis en criant des slogans religieux, donnant lieu à l'intervention musclée des agents de l'ordre pour les maîtriser et les évacuer de la salle.

Une fois le calme rétabli, seuls cinq prévenus ont regagné la salle d'audience. Après lecture de l'acte d'accusation, il a été procédé à l'interrogatoire des accusés qui ont nié les griefs retenus contre eux, hormis leur appartenance au courant salafiste djihadiste. Plusieurs ont déclaré que les aveux leur été extorqués sous la contrainte.

La prochaine audience a été fixée au 22 décembre pour l'audition des plaidoiries.


* AFP

Je ne peux m'imaginer l'horreur de cette scéne en Tunisie en 2007... Comment en est-on arriver là une fois de plus ???


8 commentaires:

samsoum a dit...

Antar, je n'ai pas saisi la source de ton horreur. Est ce les slogans religieux, la torture ou la mascarade juridique?
Car personnellement même s'il s'agit de jihadistes ou salafistes qui représentent tout ce qui va a l'encontre de mes croyances et mes principes, je tiens a ce qu'ils aient un procès équitable car la justice est aveugle et si la loi permet d'exécuter quelqu'un (raisonnement œil pour œil analogue a celui des terroristes), on doit être sur que ce procès se fait dans les régles. Il faut faire très attention ici. Si on est pour les droits de l'homme, on doit l'être indépendamment des accusations. La justice doit être aveugle et insensible pour qu'elle soit juste.
Ces gens ont le droit d'être différents même s'ils nous choquent (s'ils le sont vraiment) mais leurs jugement doit être équitable et je le doute vu la réaction des avocats et leur doyen qui je suis sur n'est pas sympathisant des terroristes!!

Anonyme a dit...

outre le fait que la justice tunisienne n'est pas réputée pour son indépendance, ce qui m'inquiète surtout c'est que des tunisiens qui soutiennent les djihadistes osent se manifester crier leurs slogans "religieux" comme si nous étions à la veille d'une révolution islamique!!

Aziz a dit...

A Samsoum : le deuxiéme commentaire réponds à ta question ...Il est évident que le mélange d'une justice aux ordres du régime face à des illuminés qui scandent des slogans religieux peut nous amener directement vers cette révolution islamique quiressmeblerait àas'y méprandre aux horreurs qu'à vécue l'Algérie ...
Aloes que EEnahdha était un partireligieux modéré ces salafistes prônent la miseen place par la force d'un état du type Taliban en Tunisie ... et c,est ça qui fait peur ...

On en arive presque à vouloir réintégrer Ennahdha dans l'échéquier politique!!

samsoum a dit...

C'est peut être parce qu'on a pas donne le droit a Ennhdha et autres partis le droit d'exister officiellement pour que le peuple puisse faire et avoir un débat politique, qu'on en est peut être la. Tu crois vraiment que dans des élections libres, un parti religieux a une chance de gagner dans notre pays? Je ne le crois pas, vu les gens que je vois autour de moi quand je suis en Tunisie.

Anonyme a dit...

A Samsoum: Tu as raison en principe sur le faite que même des islamistes radicaux et dangereux ont droit à une justice impartiale, ainsi que à d'autres "droits de l'homme", la liberté d'expression, de représentation politique etc...EN PRINCIPE. En réalité, il faut tout simplement regarder ce qui c'est passé en Iran en 1979, pour comprendre que ceci et tout à irresponsable. Pendant les 1970s, les islamistes Iraniens ont combattu avec les activistes des droits de l'homme et divers mouvements de gauche, tous contre un ennemi dictateur commun le Shah. Dès leur prise du pouvoir après la révolution de 79, ils ont procédé deja l'élimination et le massacre systématique de tous ceux qui étaient jusqu'à la leurs principaux alliés et en vite vite fait d'effacer tout rêve d'un Iran libre ou démocratique!! Tous ces activistes tunisiens qui crient justice et liberté chaque fois qu'un islamiste et jugé ou emprisonné semblent ignorer complètement les précédents historiques. Les Islamistes ne verrons jamais la démocratie comme but, juste comme moyen pour arriver au pouvoir et établir un état autoritaire basé sur leur interprétation (fausse) de l'islam.

Aziz a dit...

A samsoum ; je suis tout à fait d'accord avec toi !!Il est évident que si Ennahdha était considéré comme un parti politique nous aurions asssité à un débat au sein de notre Société .. Il faut également prendre en considération le contexte régional à la fin des années 80 début 90 ...


par contre je te confirme que lors de mes séjours alors que je suis issu d'une famille disons occidentalisé à tout le moins , il existe un véritable retour aux sources dans notre Société et ce désir identitaire est dangeureux pour une raison bien simple : il se concentre sur un seul aspect de notre identité..
tout cela rejoint ce que tu disais et pointe le même probléme : le manque de liberté d,expression qui nous emepêche en tant que société de débattre librement et ouvertement des questions qui nous touche ...

le débat publique a été confisqué tout simplement ...

Anonyme a dit...

ils voulaient escalader le mur du palais presidentiel ???

Anonyme a dit...

http://tunisie-harakati.mylivepage.com

Si se sont des vraies terroristes, ils doivent payer l'addition seulement nous connaissons tous les méthodes d'aveux des forces tunisiennes. Les témoignages arrachaient sous la torture n'ont aucune valeur mais ces accusés montrent les dents, il y a de quoi tout de même s'inquiéter dans le pays des tortionnaires, de voir des inculpés manifester en plein tribunal. Le problème de la loi antiterroriste est qu'elle envoit des innocents en prison, madame Sameh Harakati fait partie des victimes de cette loi abusive. On en arrive à faire trop d'amalgame.

http://tunisie-harakati.mylivepage.com