Rester ou partir : Un faux débat

Un débat tant au niveau de la blogosphère qu’au sein des Tunisiens vivant à l’étranger et ceux qui ont décidé de restés vivre en Tunisie est en train de virer au vinaigre.

J’aimerais juste me permettre de donner mon point de vue là-dessus. C’est un faux débat. Je m’explique. Le patriotisme soit l’amour pour son pays s’exprime à différents degré et sous plusieurs formes.

Je prends mon exemple. J’adore mon pays comme la plupart des Tunisiens. Nous avons ce lien viscéral avec notre terre natale, une symbiose avec notre pays. Nous sommes chauvins par excès de patriotisme et des fois cela nous amène à perdre nos repères.
Dans mon cas v comme dans celui de plusieurs autres exilés, le choix n'a pas été simple. Mais ce qui est certain c’est qu’à l’heure actuelle nous sommes bien plus profitables pour notre pays en vivant à l’extérieur. Le Tunisien (ne mettez pas sous le compte de notre chauvinisme !) a le don de s’intégrer dans le pays d’accueil très facilement. Dans chaque pays vous découvrirez une communauté qui ne vit pas cette dualité entre le bled et le pays d’accueil. Parce que cette dualité nous grandissons avec depuis notre plus jeune âge . Nous avons toujours vécu ainsi et c’est notre force.

Deuxièmement, l’image de notre pays s’en trouve qu’amélioré parce que nous agissons comme de véritables ambassadeurs de la Tunisie dans notre entourage. Dans mon cas ( comme dans celui de plusieurs de mes amis ) à force de porter fièrement cette identité, plusieurs personnes ont fait le déplacement et ont visité la Tunisie . A leur tour ils véhiculent une image réel du pays. Loin de tous les stéréotypes sur les pays arabes. Et j’en suis fier .Nous contribuons à l’économie de notre pays. Nous sommes aussi un énorme pourvoyeur de devises pour notre pays.

Donc dire que nous serions plus profitables au pays si nous y sommes restés n’est pas un argument.

Vient l’argument de l’état de notre pays. Je ne vais pas y aller par 4 chemins. Plusieurs ‘harreba’ (" fuyards " expressions que j’ai récemment entendus pour qualifier les exilvs.) se sont d’ailleurs exilés par instinct de survie. Sans rentrer dans les détails j’en fais aussi partie. Je ne pouvais plus physiquement vivre en Tunisie.

J’ai baissé les bras diriez-vous ? Détrompez-vous mon combat était contre-productif. Et passer ma vie dans une geôle avec 80 personnes pour le reste de ma vie n’aurait rien apporté au combat. Notre présence à l’extérieur est peut-être la bouée de sauvetage. Une force vive de 600.000 citoyens. Éduqués, ouverts sur le monde et iconscients. Nous ne sommes pas dupes et la plupart du temps si l’on est le moindrement intéressé par la situation du pays, nous en savons bien plus que le Tunisien lambda qui a décidé de rester au pays.


Nous ne sommes pas des lâcheurs. Nous aimons la Tunisie autant que ceux qui ont décidé d’y rester et de se " sacrifier" . Notre" sacrifice" est aussi grand. Parce que nous portons ce fardeau sur notre dos, EL GHORBA . Et nous vivons avec jours et nuits. Nous sommes tous des enfants de la Tunisie que nous gardons précieusement au plus profond de notre cœur.Ne dit-on pas d’ailleurs loin des yeux prés du cœur ?