mardi, octobre 16, 2007

Littoral tunisien : scénario catastrophe ?

Voici l'article de Jeune -Afrique . NO COMMENTS !!!
L’urbanisation des côtes fragilise les écosystèmes. Et menace certaines plages.
Tunisie, année 2100. Du Nord au Sud, de Tabarka à Zarzis en passant par Tunis, Nabeul-Hammamet, Sousse, Monastir, Sfax et Djerba, les plages de sable fin ne sont plus qu’un lointain souvenir. Le niveau de la mer Méditerranée est monté de 50 centimètres en un siècle. Les eaux ont infiltré les lacs avoisinants de Bizerte et de l’Ichkeul, transformés en baies.
Tunis n’est plus approvisionné en légumes frais provenant de Kalaat el Andalous : les terres basses du delta de l’oued Medjerdah ont été submergées, entraînant l’infertilité de 2 600 hectares jadis irrigués. Sur le cap Bon, plus d’une dizaine de sebkhas (« marécages salés »), situées en dessous du niveau de la mer, se sont transformées en lagunes. Idem dans les environs de Hammamet, la plus grande station balnéaire du pays. L’archipel de Kerkennah, lui, s’est morcelé en un plus grand nombre d’îlots.
Et quelque 30 % de sa superficie totale ont totalement disparu. Tout comme les îles Kuriates et l’archipel des Kneiss. Sur l’île de Djerba, les hôtels du bord de mer sont sous les eaux. Plus de 3 400 hectares de zones humides ont été dévorés par l’érosion marine…

Ce scénario catastrophe, s’il n’est encore qu’une fiction, est le résultat d’une étude du ministère de l’Environnement, rendue publique en juin. Fondée sur les évaluations du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec), créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), cette prospective détaille l’ensemble des menaces anthropiques - c’est-à-dire causées par l’activité humaine - pesant sur la Tunisie.
Mais c’est la planète entière qui sera touchée. D’après le Giec, l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES), qui provoque une hausse de la température moyenne, entraîne la fonte de la neige ainsi que de la glace et l’élévation du niveau de la mer. Le réchauffement climatique sera vraisemblablement plus important en Méditerranée qu’ailleurs dans le monde. La température pourrait augmenter de 5 °C, à l’horizon 2070.

En attendant, le pays doit déjà faire face à une autre catastrophe écologique : la dégradation d’une bonne partie des côtes due, selon des spécialistes de la mer, à la « littoralisation », aux aménagements urbains ainsi qu’aux rejets en mer des eaux usées ménagères et industrielles. En Tunisie, le taux de population urbaine était de 65 % en 2006 - contre 40 % il y a cinquante ans. Depuis l’indépendance, en 1956, le phénomène de la « littoralisation » n’a cessé de s’accélérer avec l’implantation le long des côtes de nouvelles activités telles que le tourisme et les industries manufacturières. Plus des trois quarts des citadins vivent aujourd’hui sur le littoral. Une concentration qui fragilise toujours un peu plus les écosystèmes.
Sans végétation, les dunes, qui protègent les plages de l’érosion, tendent à disparaître. C’est notamment le cas à Mahdia. Dès lors, comment protéger le littoral tout en continuant de développer les infrastructures urbaines et touristiques ? Pour les climatologues, les pays émetteurs de gaz à effet de serre (GES) doivent tout d’abord respecter les limites fixées par le protocole de Kyoto. En Tunisie, les émissions sont estimées à 2,9 tonnes équivalent dioxyde de carbone par habitant et par an, contre une moyenne mondiale évaluée à 4 tonnes par habitant.
Mais les dégâts sont déjà visibles.
Les plages naturelles ne sont plus qu’un lointain souvenir de La Goulette à Gammarth, au nord de la capitale, et de Mégrine à Hammam Lif, au sud. Les seules plages qui ont survécu sont, pour la plupart, artificielles. Et la colline de Sidi Bou Saïd, qui surplombe le golfe de Tunis connaît, quant à elle, un affaissement. Dans les banlieues de Tunis, au nord de Sousse, ou sur l’île de Djerba, d’imposants murs en blocs de pierre ont été édifiés afin de stopper l’érosion maritime des sols, favorisée par la réduction des apports solides terrestres. À Raf-Raf plage, une jetée en blocs de pierre a été construite pour sauver les habitations d’un effondrement programmé. À Mahdia, les dunes ont été reconstituées.
À Gammarth, sur la bande entre La Tour blanche et l’hôtel Megara, la mer avance chaque année de 1,5 à 2 mètres…
La préservation du littoral est donc devenue une priorité nationale. Sur les 500 km de plages que compte le pays, 100 sont menacés par l’érosion marine et doivent faire l’objet de travaux de protection, estime l’Agence de protection et d’aménagement du littoral (Apal). Le XIe Plan de développement (2007-2011) prévoit un financement de l’ordre de 47 millions de dinars (27 millions d’euros) pour la réalisation, dans les cinq prochaines années, de travaux sur 40 kilomètres de côtes jugées prioritaires.
Les zones concernées sont Carthage, Gammarth, Sousse, Port el-Kantaoui, Soliman et Djerba. Le programme prévoit également le « rechargement » des plages en sable et du système de dunes côtières.

3 commentaires:

Houcine Choyakh a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Aziz a dit...

Effectivement El Moudir mais ce sont les decision d'aujourd'hui qui vont affecter notre futur et disons que depuis un peutit moment on hypotheque pas mal le futur de notre pays je trouve ...

Anonyme a dit...

http://tunisie-harakati.mylivepage.com

L'avenir de la Tunisie c'est aussi la libération de ses enfants, c'est le respect des droits de l'homme et des libertés. Nous ne voulons plus en Tunisie des victimes à la Sameh Harakati.

http://tunisie-harakati.mylivepage.com